
À l’invitation de Thomas Ehrhard (que je remercie!), j’ai participé à titre de conférencier au séminaire « Élections et stratégies de campagne » offert dans le cadre du Master Études Politiques.
J’ai abordé les thématiques de la communication électorale et des campagnes numériques, principalement sous l’angle du micro-ciblage. Pour l’occasion, j’ai pu mobiliser des résultats de recherches récentes auxquelles j’ai collaboré, portant sur la communication des institutions citoyennes (Dubois, à paraître), sur le rôle des médias sociaux en politique canadienne (Giasson, Le Bars et Dubois, 2019), et sur les enjeux démocratiques des pratiques de micro-ciblage (Montigny, Dubois et Giasson, 2019; Dubois, Giasson et Montigny, 2020). En guise d’ouverture, nous avons réfléchi au rôle que pourrait jouer la communication politique en ligne pendant et après l’actuelle pandémie de Covid-19, sur la base des réflexions esquissées ici par Katryne Villeneuve-Siconnelly et moi.

Ma présentation, intitulée Parler à tous… ceux qui comptent vraiment. La communication politique à l’ère numérique, avait pour objectif d’exposer les considérations stratégiques qui motivent les partis et leurs candidat.e.s à utiliser le numérique pour communiquer avec les électrices et électeurs, mais aussi d’aborder les conditions matérielles, logistiques et systémiques avec lesquelles ils composent. En bref, il s’agissait de montrer pourquoi et comment les campagnes politiques utilisent Internet et les médias sociaux pour créer et communiquer des messages partisans qui répondent aux intérêts et aux besoins de leurs cibles électorales.
La conférence était divisée en quatre (4) parties:
- Une présentation des principaux concepts théoriques clés pour comprendre les logiques inhérentes à la communication politique et électorale (l’agenda-setting, l’agenda-building, l’issue ownership, l’effet de saillance et le cadrage);
- La mise en lumière de la perte du rôle central des médias d’information de masse comme intermédiaire principal entre les élites politiques et les citoyens, mais aussi des « mythes » associés à l’avènement d’une « cyberdémocratie » émancipatrice;
- Une introduction à la théorie du marketing politique comme paradigme dominant de la préparation et du déploiement des campagnes électorales, suivi de la présentation du micro-ciblage comme stratégie et comme tactique de communication (et ses risques démocratiques potentiels);
- Une réflexion sur les conséquences possibles de l’actuelle pandémie de COVID-19 sur la numérisation des campagnes politiques et électorales.

La présentation a été suivie d’une période d’échanges avec les étudiantes et les étudiants du séminaire.
Envie d’en savoir plus? Vous voulez que l’on discute ensemble de ces thèmes? Écrivez-moi!
Sur le même thème:
- Potential Impact of Social Media and Data-Driven Campaigning on Democracy: A Perspective from Québec (avec Thierry Giasson et Eric Montigny), Inquiry into the Impact of Social Media on Elections and Electoral Administration, 2020
- On the edge of glory (…or catastrophe): regulation, transparency and party democracy in data-driven campaigning in Québec (avec Eric Montigny et Thierry Giasson), Internet Policy Review, 2019
- Entrevue à l’émission L’Essentiel avec Esther Bégin sur l’utilisation des médias sociaux durant la campagne électorale fédérale canadienne de 2019, CPAC, 15 octobre 2019