La semaine dernière, j’ai été invité à participer à deux panels sur les élections municipales.
La première table ronde avait lieu à l’Université de Montréal à l’initiative du Centre pour l’étude de la citoyenneté démocratique, du réseau Villes Régions Monde et du Centre de recherche sur les politiques et le développement social. Les professeur(e)s Éric Bélanger (McGill), Sandra Breux (INRS) et Anne Mévellec (UOttawa) complétaient le panel. La seconde fut organisée à Québec par les membres du Cercle de la Garnison. La chroniqueuse Karine Gagnon (Journal de Québec) et la journaliste Louise Boisvert (Radio-Canada) étaient également de la partie.

Lors de ces deux évènements, les campagnes électorales à et au Québec furent abordées, tout comme les dynamiques et les particularités de la scène politique municipale. Voici quelques constats tirés de nos fructueux échanges:
✔️ La politique municipale québécoise (et canadienne) demeure un sujet encore peu étudié, bien qu’elle mérite de (et devrait) l’être davantage. Investir ce champ, c’est non seulement contribuer concrètement un état du savoir encore fragmentaire, mais c’est aussi profiter d’opportunités de recherche intéressantes, notamment à cause du nombre de campagnes électorales simultanées (rappelons qu’il y a plus de 1100 municipalités au Québec, ce qui représente environ 8000 postes électifs). L’accessibilité des personnes qui évoluent à ce niveau, autant du côté des élu(e)s que des fonctionnaires, n’est pas non plus à négliger.
✔️ La communication politique est une discipline non seulement pertinente mais utile pour étudier la scène politique municipale. Encore embryonnaires, les études de « comm. pol. » en « pol. mun. » ont le potentiel d’éclairer les dynamiques propres à ce palier politique, autant en contexte électoral qu’en période de gouvernance. Considérant la professionnalisation des élu(e)s, mais aussi des « machines » de communication (municipales, électorales), et de leurs effets potentiels dans le processus démocratique, s’intéresser à la politique municipale sous l’angle de la communication publique et politique s’avère une avenue de recherche prometteuse. (Ça tombe bien, ma thèse porte justement sur cela!)

✔️Finalement, bien que le champ d’étude connaisse un certain regain en popularité, toutes les approches et tous les sujets ne sont pas égaux. On constate par exemple un intérêt marqué pour l’analyse des dynamiques de participation électorale au moyen de devis quantitatifs, dans les grandes villes en particulier. À l’inverse, encore peu d’études qualitatives ou mixtes ont été publiées et les municipalités de moyenne ou de petite taille semblent encore délaissées par les chercheuses et chercheurs québécois. Cela montre à la fois tout le potentiel de cet objet d’étude, mais également l’ampleur de la tâche pour réellement comprendre toutes les facettes de la gouvernance locale.
Alors que le Québec connaît un « moment municipal » dans la foulée de la reconnaissance des municipalités comme palier de gouvernement de proximité, il importe que nous nous y attardions pour mieux comprendre ce qui fait de la politique municipale québécoise un palier unique, et ce à divers points de vue.
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